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Alexandra Desnier nous a fait le plaisir de répondre à quelques-unes de nos questions. Nous la remercions chaleureusement.

Une interview d'une de nos auteurs chouchou, une personne charmante dans un univers sombre. 

 

Chère Alexandra,

Merci beaucoup de prendre quelques minutes pour nous répondre.

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Tout d’abord, peux-tu te présenter en quelques mots ?

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Je me prête à cette interview avec grand plaisir ! Alors, je dirais que je suis une passionnée des mots, de leur pouvoir émotionnel. Pour moi l’écriture revêt une forme cathartique, elle a toujours fait partie de moi, comme une sorte d’exutoire.

 

 

Aimerais-tu arrêter ton travail actuel pour te lancer dans l’écriture à temps plein ?

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En réalité, c’est déjà fait ! Auparavant je jonglais entre mon métier de correctrice et l’écriture de mes livres mais j’ai vite ressenti le besoin de passer plus de temps dans ma bulle noire, il n’était pas toujours évident de devoir m’extirper de mon univers pour passer à autre chose de complètement différent car j’avais toujours mes histoires qui me trottaient dans un coin de la tête. Lorsqu’on est habitée par une passion, elle revient toujours vous posséder quoi que vous fassiez.

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Comment l’idée d’écrire t’es venue ?

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En fait l’écriture fait partie de ma vie depuis toujours, petite j’écrivais des histoires, à l’adolescence j’écrivais des poèmes torturés dans mon coin, il n’y a aucune période de ma vie où je n’ai pas écrit, c’est vite devenu un besoin, comme une respiration nouvelle. Je gardais tous mes écrits pour moi, comme un cri qui s’étouffe. Un jour j’ai participé à un concours de nouvelles et à partir de ce moment là, en voyant la réaction des lecteurs face à mes écrits, j’ai réalisé que je devais les partager, que mon monde littéraire, sombre et atypique plaisait et j’ai écrit Ombilical.

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Est-il évident de combiner ta vie d’auteure, ta vie professionnelle et ta vie personnelle ?

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Pour moi les trois versants sont parfaitement imbriqués. Ma vie d’auteure est devenue ma vie professionnelle et ma vie personnelle est le pilier de mon écriture, je puise tout ce qui m’anime dans l’écrin de ma vie, ce qu’elle a été, ce qu’elle aurait pu être, les personnes qui l’ont traversé.

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Si tu pouvais choisir ta maison d’édition rêvée, tu choisirais laquelle ?

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Je ne sais pas s’il existe une maison d’édition rêvée, je pense que l’essentiel est d’être dans une dynamique de réciprocité, d’échange avec les personnes qui travaillent sur la création du livre. Il faut que l’auteur soit compris et respecté dans son univers, que son unicité serve le livre et non que ce dernier devienne un simple objet commercial.

 

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Parlons un peu de ton look. Le côté Dark, c’est naturel ou c’est pour coller à ton univers littéraire ?

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C’est totalement naturel, voire inné ! J’ai toujours eu une personnalité borderline, en décalage permanent avec les autres. A l’adolescence ce côté Dark s’est imposé de lui-même tout simplement parce qu’il est la continuité de mon état d’esprit. Mes écrits sont sombres parce que je le suis, ma personnalité est plutôt complexe et ma noirceur en est le prolongement.

 

 

Nous avons eu plusieurs retours de lecteurs sur tes livres « Ombilical » et « Gémellaire » qui évoque une sorte de ressenti personnel. As-tu utilisé des éléments de ta vie pour écrire ces 2 ouvrages ?

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Pour Ombilical j’ai puisé dans une thématique d’abandon parce que c’est un thème qui fait partie de ma vie sur deux générations et je dirai que je connais les souffrances que cela peut engendrer, et ce sur deux points de vue différents et deux approches opposées.

Pour Gémellaire, l’abandon est aussi le catalyseur de toute l’histoire, en fait je prends toujours un thème qui me parle et auquel je peux m’identifier et ensuite je construis autour.

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Une jumelle, tu aurais aimé ?

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Non, avec ma personnalité je pense que cela n’aurait pas été évident, je suis justement très heureuse d’avoir mon frère qui a un caractère complètement opposé au mien et qui de ce fait me complète parfaitement.

 

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As-tu des rêves ?

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J’évite d’avoir trop de rêves car mon côté fataliste me freine, bien sûr au fond de moi j’en ai, je les conserve dans une petite boîte dans un coin de ma tête, je fais mon maximum pour qu’ils se réalisent mais je garde à l’esprit que la clé n’est pas forcément entre mes mains.

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Franck Thilliez, Maxime Chattam, … Collègue ou concurrent ?

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Collègues bien sûr ! Pour moi il n’y a aucune forme de concurrence à partir du moment où on est dans le domaine de la passion et du partage. Il ne faut pas oublier qu’un auteur est avant tout un artiste, un passeur d’émotions. Ensuite d’un point de vue purement logistique, il est évident que je ne bénéficie pas de l’armada publicitaire et marketing auxquels ils ont droit et c’est là qu’interviennent les lecteurs et leur capacité à donner envie de découvrir l’univers d’un auteur.

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Extrait de son prochain livre
(cliquer pour agrandir)

D’ailleurs, aimes-tu lire ? As-tu un modèle dans les écrivains actuels ?

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J’adore lire, je lis assidûment depuis toute petite, j’ai également fait des études littéraires, mais depuis que j’écris j’ai beaucoup moins de temps à accorder à la lecture. Je ne lis pas forcément beaucoup d’auteurs actuels, je me retrouve plus dans des lectures anciennes. Je n’ai pas spécialement de modèle car je pense que chaque auteur possède son propre univers et son propre style et qu’il ne faut surtout pas faire l’erreur de vouloir ressembler à quelqu’un d’autre. J’admire certains auteurs bien sûr, ceux qui ont accompagné ma vie et dont l’œuvre m’a touchée : Baudelaire, qui dans son approche mélancolique et torturée fut un refuge pour moi mais aussi Süskind avec Le Parfum qui a parfaitement réussi à restituer l’essence même d’un mal-être qui vous colle à la peau dés la naissance, qui se dissipe faussement par la découverte d’un bonheur ineffable mais éphémère pour finir avec cette quête d’absolu et de reconnaissance qui finalement vous englouti.

 

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Aimerais-tu écrire un livre moins sombre ? Une histoire d’amour par exemple ?

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Non, de toute façon cela me serait impossible, j’écris ce que je ressens et mon monde est toujours noir, même si j’écris une histoire d’amour elle sera torturée, c’est ce qui me défini.

 

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J’ai ouïe dire que ton dernier livre (ton « bébé ») est presque prêt. C’est vraiment le cas ? Tu pourrais nous en dire quelques mots ?

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Oui, c’est vrai, mon prochain livre est bientôt terminé. Il sera toujours aussi sombre mais plus dans l’émotion, un peu comme Ombilical. La vengeance sera un des thèmes principaux comme souvent dans mes livres, et il sera aussi question de la thématique du harcèlement au travers de la souffrance d’un jeune garçon. J’espère que ce troisième livre plaira à mes lecteurs autant que les deux premiers, je suis très impatiente de vous le présenter pour qu’il poursuivre son chemin et vienne bousculer les consciences, car un livre porte toujours un message.

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Nous te remercions de tout cœur d’avoir pris de ton temps pour nous répondre.

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C’est moi qui vous remercie infiniment pour tout, votre gentillesse, votre respect de notre travail, votre capacité à voir plus loin que le seul objet livre pour lever le voile sur les individualités de chaque auteur et les raisons qui les poussent à se livrer sur papier. Gros bisous à vous et longue vie aux Lectures de Florelle et Robin.

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